CONFESSION DE FOI PERSONNELLE
Carolina Costa, pasteure
Lorsque je considère l’histoire de l’univers depuis son commencement jusqu’à aujourd’hui, son immensité, sa complexité, sa beauté….
Lorsque je découvre la variété infinie d’étoiles, de galaxies, de planètes, d’espèces vivantes…
Lorsque je perçois qu’une somme d’atomes toute simple et pourtant si complexe et parfaite a permis de constituer un être humain capable de rêver, de contempler, de penser, d’imaginer, d’inventer des langages différents, des alphabets, des musiques, des poésies, des œuvres artistiques, des constructions prodigieuses, des idées révolutionnaires, des philosophies, des religions…
Lorsque je fais l’expérience des diverses déclinaisons de l’Amour agapé comme la compassion, la tendresse, le partage, le pardon, la solidarité, la miséricorde…
Lorsque je suis témoin de toute naissance, renaissance, vie, résurrection…
Lorsque je réalise que tout change, partout, tout le temps mais que la seule chose qui demeure est l’Amour…
Alors je crois qu’il y a en-dehors de nous et en nous un Dieu Vivant.e, Créateur.trice et Aimant.e qui a désiré tout cela.
Je crois que
« Dieu est Amour ;
Celui.celle qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui.elle…
Quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu ». 1 Jean 4
Je crois que l’Eternel, l’Insaisissable, Dieu Père/Mère a semé l’Amour dans le cœur de chaque être humain et qu’il est donné à tous.tes de Le/La reconnaître par divers canaux. Je crois en effet que tout Silence, toute Parole ou tout Geste qui (é)meut nos cœurs est Silence/Parole/Geste du Dieu Vivant. Je crois qu’Il/Elle se révèle de manière discrète, douce et lumineuse à l’extérieur mais aussi à l’intérieur au plus profond de soi, et qu’il est donné à chacun.e de découvrir Son existence et les secrets de Son Amour infini.
Je crois que Dieu nous a créés libres. Libres de nous tourner vers lui/elle ou de le/la fuir, libres de l’accueillir ou de le/la rejeter, libres d’aimer ou de haïr, libres de vivre ou de mourir… Quels que soient nos choix, je crois qu’Il/Elle nous aime malgré tout, car Son amour n’a pas de limites, n’a pas de conditions et n’a pas de fin.
Je me déclare chrétienne, car je crois que le Très-Haut a choisi, à un moment donné dans l’histoire, de descendre au plus bas en s’incarnant pleinement dans un être : Iéshoua, Jésus de Nazareth, que ses apprentis disciples ont reconnu comme Christ. Je crois qu’il est Fils de Dieu au sens de « cet homme » que Dieu a rempli de sa Présence, afin que les humains puissent découvrir à travers sa vie, sa parole, ses gestes, sa mort et sa résurrection qui IL EST et qui JE SUIS appelé à devenir.
Je crois que chaque être humain est appelé à vivre dans la plénitude de la Présence de Dieu et que le seul but de la vie est d’aimer et d’être aimé, selon l’enseignement de Jésus-Christ tiré lui-même de la Torah :
« Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. ». (Mc 12, 29-31).
Je crois à l’enseignement de l’amour radical, enseigné et incarné par le Christ qui seul peut vaincre tout mal, toute obscurité et toute mort. Je crois que nous sommes appelés à devenir des apprenti.e.s de cette Parole, à la faire grandir en nous, à la laisser nous transpercer afin d’en vivre et de la faire rayonner autour de nous.
Je crois au Royaume de Dieu proclamé par Jésus, qui se trouve déjà en chacun de nous, et qui nous déclare bienheureux.ses ici et maintenant. Ce lieu secret dans notre intériorité où tout n’est que paix, bienveillance, lumière et amour. Je crois que nous sommes appelé.e.s à œuvrer au cœur de ce monde pour « faire voir » cet Invisible, à être porteurs de cette espérance en devenant des artisans de douceur, de paix, de justice, de miséricorde et d’amour agapé partout où cela est possible auprès des plus petits, en commençant par nous-mêmes.
Je crois que Jésus de Nazareth est mort sur une croix, trahi, abandonné, incompris, victime innocente de ce qu’il y a de pire dans l’humain, à savoir son ignorance, son orgueil, son égoïsme, sa soif de pouvoir et sa violence. Je crois que c’est par ce geste ultime du don de lui-même, qu’il a révélé l’amour infini que Dieu a pour le monde et pour les humains, qu’Il/Elle aime malgré tout. Comme un Père ou une Mère qui aime ses enfants inconditionnellement, Il pardonne toutes nos fautes, nos misères et nos fragilités car Il désire toujours notre bonheur. Lorsque je suis saisie de la profondeur de ce geste, je fais cette expérience incroyable et bouleversante de la grâce de Dieu. Une grâce qui me sauve de la toute-puissance, qui me libère de l’angoisse, de mes enfermements, de tout jugement, de tout ce qui m’empêche d’être unie dans son amour. Une grâce à l’œuvre jour après jour et que nous sommes invités à laisser nous transformer et à laisser s’enraciner dans les profondeurs de notre être.
Je crois que trois jours après la mort de Jésus, les femmes disciples ont découvert son tombeau vide et qu’elles ont vécu une expérience spirituelle inouïe suivie par d’autres. Cette expérience s’est traduite par les disciples dans les mots Résurrection, Ascension, Vivant. Je fais confiance à cette Parole qui me dépasse et qui m’a été transmise depuis des générations et des générations. Ecouter ces croyant.e.s qui ont témoigné du fait que le Christ et sa Parole sont toujours vivants et qu’ils ont fait, font et feront encore vivre des millions d’êtres humains dans le monde, continue de m’émouvoir et de m’interpeller. Oui, je crois profondément que la mort n’a pas le dernier mot sur nos vies.
Je crois que depuis la résurrection de Jésus, Dieu nous a laissé son Esprit/Souffle qui inspire, réunit et remplit les croyants de sa Présence. Je crois que son Esprit/Souffle, tout comme le vent, ne connaît pas de frontières et que nous pouvons le retrouver partout où l’Amour se fraie un chemin, où sa Parole est proclamée et là où deux ou trois sont réuni.e.s en son Nom.
Enfin, en tant que réformée, je m’inscris dans la tradition des Réformateurs du XVIème siècle. A leur suite, je place la Parole de la Bible, la Grâce et la Foi au cœur de ma vie. Une Parole toujours à être écoutée dans le silence, méditée, travaillées avec les outils de la méthode historico-critique, interprétée, priée, pratiquée, jour après jour, et qui me permet de toucher un bout d’Infini, de me rapprocher de moi-même, des autres et donc de Dieu.
Je crois que la foi tout comme la confiance est un chemin et non pas un aboutissement, un travail continu plutôt qu’un but. Je ne la considère donc jamais acquise une fois pour toutes. Elle est nourrie d’une étude des Ecritures, d’une vie spirituelle de prière, d’un travail intérieur psycho-spirituel et d’une pratique quotidiens. Je suis donc toujours en chemin, sur ce chemin de Galilée avec d’autres disciples comme compagnons.nes de route, en recherche, en apprentissage, ouverte aux questions, aux doutes, aux rencontres, au dialogue avec d’autres confessions chrétiennes et d’autres traditions spirituelles. Tout ce qui me permet d’enrichir et d’élargir toujours plus ma foi, ma spiritualité et mon humanité.
Enfin, je crois que Dieu a aussi beaucoup d’humour,
qu’Il/Elle nous offre des signes toujours étonnants de sa Présence
et qu’Il/Elle nous rencontre toujours là où nous ne l’attendons pas…
Amen